I- Aurai-je commis l’irréparable…

Je n’arrive pas à décrire ce qui se trame dans ma tête

Un nombre incalculable de pensées que rien n’arrêtent

Je n’avais jamais atteint ce niveau de cogitation

C’est un niveau qui a su dépasser toute mon imagination

 

J’ai perdu tous mes repères, je ne reconnais plus ma direction

Je ne sais plus où je vais, ni où je mets les pieds

Je ne me suis jamais senti aussi déboussolé

Et voilà que maintenant je ne contrôle plus mes émotions

dark

Quoi que je fasse, il y a la culpabilité qui me ronge

Autour de moi j’ai causé beaucoup de tort, ça me démange

On dit qu’on ne récolte que ce que l’on a pu semer

Je suis seul responsable de ce qui m’arrive, je n’ai qu’à assumer

 

J’aurai commis, selon elle, et malgré moi, le péché le plus lourd

En transgressant soit-disant les interdits de l’amour, quel putain d’amour ?

 

Je ne cesse de penser, mais je ne pense qu’à ça, je me hais, je pense qu’à elle

Il faut dire que dans ma tête tout est chamboulé, c’est le bordel

 

Je pense à tout ce que j’aurai pu être, et que je serai jamais

Je pense à toute la vie devant moi qu’elle a enterrée

Je pense aussi à tout ce qu’on a été, mais qui aurait su

Je me demande si tout est ma faute, ou si c’est la vie, et ça me tue

 

On dit que l’erreur est humaine. Tout le monde peut se tromper

Et moi, je l’ai épousée pour ensuite la tromper

Pas la trahir, juste baiser pour me sentir vivant, je voulais pas la tromper

FUCK IT

Peut-on réellement prétendre toujours aimer l’autre si on arrive à le tromper ?

 

J’avais juré de ne jamais la faire souffrir

Car elle m’avait dit comme dans les films qu’elle pouvait de chagrin, mourir

Mais ceci n’est pas un film Sundance, c’est la vraie vie de chien

Où chacun survit comme il peut, en quête du tout ou du rien

Pourtant..

 

II- Tout commence par une rencontre

C’est par pur hasard chez un ami, que je l’avais rencontrée

En la voyant la première fois, je suis resté subjugué

« Comment avait-il osé me cacher une telle beauté

Plus une minute à perdre, il fallait me la présenter »

 

Elle a un de ces sourires qui vous charment

Il a suffit d’un regard pour qu’elle me désarme

 

On avait littéralement pas grand-chose en commun

Elle semblait pure, angélique, bienveillante et on me surnommait le diable

PURE

Parce que pour arriver à mes fins j’étais même capable d’inventer des fables

Parce que le monde était à mes pieds, pendant qu’elle se contentait du simple et commun

 

Je sais pas pourquoi elle, y a de ses choses qui s’expliquent pas

Mais ce soir là, un truc juste à la vue de sa gueule chimiquement s’est produit en moi

C’était même pas le désir bestial, mais une envie de plus

Même pas de plus c’est ça le pire, peut-être la revoir, rien de plus

 

D’habitude, pour aborder les filles j’ai une incroyable aisance

Je me pose pas mille questions, je fais connaissance

Voilà que devant elle je bégaie, manque d’assurance

Comble de la chose, elle me répond,  je rougis presque. Timidité de l’enfance ?

 

Pour mes excellentes capacités de séduction j’avais bonne réputation

Mais cette créature m’avait fait perdre, à moi tombeur invétéré, tous mes moyens

Jamais de la vie je ne m’étais confronté à une telle situation

Pour la première fois, une femme m’intéresse pour autre chose que ses seins

 

De la grâce et la douceur elle était l’incarnation

J’avais mordu à son hameçon au bout de quelques minutes de conversations

En temps normal, je n’entends même pas ce qu’elles disent, je ne pense qu’à les mettre dans mon lit

 

Voilà que je nous imagine main dans la main avec nos enfants. C’est la femme de ma vie

 

Tous les regards étaient posés sur elle. Elle est attirante

Elle a pas fait de longues études, mais elle est très intelligente

Elle aborde pleins de sujets et vannait mes potes avec une ironie épatante

Je ne sais pas ce qu’elle a de plus. Mais elle est différente

 

A la fin de la soirée, on s’est quittés, mes yeux brillaient

En sortant, les potes me regardaient avec des yeux tout écarquillés

Pour une fois je rentrais chez moi seul, sans minette trop maquillée

« Est-ce le coup de foudre?  si c’est le cas, je suis grillé »

 

Une fois chez moi, j’essaie de dormir, mais je ne pense qu’à elle

J’essaie de m’occuper, je refais la vaisselle jusqu’à ce qu’elle soit niquelle

Je commence un bouquin, le trouve barbant, descend un paquet de Camel

Elle est devenue ma hantise, mon objet de convoitise. Et mon désir est charnel

 

J’avais tellement besoin de la revoir

Si possible, loin de la foule de l’autre soir

Je n’allais pas attendre de la recroiser dans une autre fête

Elle m’avait donné son numéro, je l’appelle pour une sortie en tête à tête

 

Et puis je me dis « C’est pas pour te décourager

Mais, mon gars, qui te dit qu’elle est intéressée

Sérieusement, si jamais elle refusait ? »

Bon allez, courage, j’arrête de stresser ..

 

Rien que pour composer son numéro, ça m’a pris des heures

J’espérais, plus que tout tomber sur son répondeur

Je savais quoi lui dire, c’était pas ça le problème, mais dans mon for intérieur

CACTUUS

J’avais peur qu’elle ne croit être qu’un trophée de plus que j’accrocherai à mon mûr de tombeur

 

Ca sonne, elle décroche _« Allô, qui c’est? »

« Euh..oui…allo… c’est moi, tu me reconnais? »

« Non… enfin oui. Tu te rends compte de l’heure qu’il est »

« Il est tard, en effet. Me dis pas que tu dormais? »

« Oui, et je vais y retourner. Si tu veux, rappelle moi après »

 

J’ai tellement rien compris à ces signaux mixtes que j’ai jamais eu le cran de rappeler

Et vous savez quoi, trois jours après. C’est elle qui l’a fait

C’est même elle qui a proposé qu’on aille  prendre un café

Et depuis ce jour là, prévisible, j’ai eu du mal à la quitter

PAS PU LA QUITTER

Jusqu’à ce que…je commette l’irréparable

 

III- Ensemble, amoureux.

Tous les mots du monde ne suffiront pas à décrire sa beauté

Belle, elle ne l’est peut-être pas aux yeux de tous, mais à mes yeux, elle l’est

Ce que j’admire le plus chez elle, c’est sa simplicité

Je vous donne un exemple, j’en ai même plusieurs à citer

 

Je dirai pas que je suis riche. Bon d’accord, mn père d’abord moi ensuite, je l’avoue

Mais elle n’y accorde pas beaucoup d’importance. A vrai dire elle s’en fout

Ca n’a jamais servi à rien que je la comble de cadeaux

Des fringues, des bijoux, des sacs. Les grandes marques, ça l’intéresse pas trop

 

Une fois je l’ai invité à dîner, j’ai, genre, sorti le grand jeu

Je l’ai emmené au resto le plus chic de la ville

Une fois arrivés, elle me dit : « Arrête avec tes manières de prétentieux

Et ne cherche pas à m’impressionner avec le matériel, c’est inutile

PAS PU LA QUITTEEEER

Tu es si attentionné. ça me fait tellement plaisir

Mais je t’aime pour ce que tu es, non pour ce que tu peux m’offrir

 

Tu m’as redonné goût à la vie, grâce à toi j’ai recommencé à sourire

Prends moi telle que je suis, dans mes meilleurs  jours et … dans les pires

Je suis convaincue d’une chose, tu es peut être l’homme de ma vie, c’est dans tes bras que je veux périr

Je t’aime car je sais que tu m’aimes aussi, et que tu ne me chercheras pas à me faire souffrir « 

 

Alors on a mangé dans un bon kebab au bord de la mer, elle dans sa robe moi dans mon costard

Mon dieu ce que c’était bon, ça n’aurait pas été mieux dans mon resto de stars

Puis nous sommes descendus admirer les vagues, sa robe flottait, on s’embrassait

Elle souhaitait mourir dans mes bras et moi, étouffé par ses baisers

AMOUREUX

Derrière tout grand homme se cache une femme, je dois à la mienne tous les honneurs

Je ne croyais en rien sauf en moi, étais arrogant et égoïste. Elle m’a rendu meilleur

J’ai même arrêté de fumer. Elle a opéré en moi une douce métamorphose

Pour la remercier j’ai pensé à un diamant. Elle, on ne se refait pas, à un bouquet de roses.

 

Avec elle, le temps passe vite, et ne connait pas la routine

Elle était pour moi, en même temps ma mère, ma maîtresse et ma meilleure copine

Traitez moi de gamin romantique si vous voulez, mais c’était ma moitié

J’ai pas attendu longtemps pour lui mettre la bague au doigt. Après quelques mois, nous étions mariés

BAGUE AU DOIGT

IV- Révélation

Après notre retour de la lune de miel

Un changement s’est opéré en elle

Elle avait l’air de broyer du noir

Et la nuit, elle faisait plein de cauchemars

DEPRESSSS

Quelque chose la tracassait

Je l’ai supplié de me dire ce que c’était

Elle refusait toujours d’en parler

Je n’ai donc pas insisté

 

Un soir, j’étais devant la télé, elle l’éteint : « Il faut que je te parle » a-t-elle dit

« Il faut que je te raconte l’enfer dans lequel j’ai grandis »

Elle n’y est pas allée par quatre chemins. Elle lâcha la bombe  » J’ai subi l’inceste »

 « A cause de ça, » a-t-elle continué, « je me sens sale. J’empeste

 

J’ai cru que la première fois allait être la dernière. Ca a duré des années

Je vivais dans la peur. J’étais traumatisée. J’ai jamais  pu le dénoncer

Il m’a réduite à néant. Par moment, j’aurai préféré être tuée

Oui j’ai bien réussi ma vie, mais quoi que je fasse, je n’arrive pas à oublier

Comprends moi, mon enfance et mon innocence m’ont été volées

Ma blessure est trop profonde. Elle ne guérit pas, même après tant d’années

MALHEUREUSE

Mon passé me suit tel une ombre. Je l’ai laissé être l’acteur de mon avenir

Mais tu as redonné un sens à ma vie, je te l’avais dit un jour, grâce à toi j’ai pu de nouveau sourire

Je t’avais demandé de me prendre telle que j’étais, dans mes meilleurs jours et… dans les pires

Sur le moment, tu n’avais pas compris, ça t’avait même fait rire

INCESTE

Je vais mal, dans ma vie il n’y a qu’une saison, à plein temps c’est l’orage

J’essaie de m’en sortir, d’avancer, mais ma route est pleine de virages

Avec toi j’avais espoir de déchirer cette page, de l’effacer du bouquin

Mais … Mon passé m’obsède. Il me hante. Je n’y peux rien

Oui je sais que l’essentiel, c’est que je sois en vie

On n’a pas cessé de me répéter que ça n’avait pas de prix

Maintenant tu sais tout, tu peux partir ou rester. La décision t’appartient

Sache simplement que tu es mon unique raison de vivre, sans toi je ne suis plus rien

Sans toi, j’aurai pu avancer  l’horloge de mon destin »

 

Je suis connu pour mes beaux discours

Ils ne trouvent jamais de mal à séduire toute une cour

Mais là il s’agissait de ma femme, de mon amour

Et ma gorge était sèche, j’avais besoin de faire un tour

 

Mais Je lui ai parlé, à mon retour :

 

« Te quitter? Après ce que tu as subi? Il en faut plus pour que je te laisse tomber

Je serai là pour toi, présent à tout moment, comme tu l’as toujours été

Il n’y a pas qu’une saison, mais quatre,  ton orage je le calmerai

Il passera inaperçu devant ce que je te réserve : printemps fleuris et étés ensoleillés

 

Je ne sais pas ce que tu veux dire par avancer l’horloge du destin

Le destin échappe à notre contrôle. Et tu n’es qu’un être humain

Tu mérites d’être heureuse, n’enterre jamais l’espoir

Pour survivre,  il faut commencer par le vouloir

 

En ce qui me concerne, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir

Pour que tu puisses retrouver la paix intérieure, tu vas voir

Cette saleté de criminel pourrira en taule pour tout ce qu’il t’a fait subir

Je ferai de sa vie un enfer, l’ordure, au point qu’il veuille mourir »

 

« Tu ne me feras jamais souffrir? Promets le moi »

« Non jamais, je te le promets. Sèche tes larmes. Ne t’en fais pas »

 

V- Malheureuse

Après notre rencontre, elle prétendait avoir retrouvé la paix

Joie de vivre, gaieté et sérénité, en elle s’étaient installés

Elle a cru qu’enfin, et pour de bon, tout avait changé

Mais ses démons n’ont pas tardé à la rattraper

 

Comment ai-je pu ne pas remarquer l’état dans lequel elle était

J’étais fou de croire qu’il y avait une chance que son état puisse s’améliorer

Cela a pris moins de temps que ce que j’avais cru

Mais la femme que j’aimais avait bel et bien disparu

 

Chaque jour, davantage, elle abandonne

Et donc chaque jour, davantage, elle m’abandonne

Pour ensuite me dire qu’elle a peur que je l’abandonne

Elle n’hésitait plus à fouiller même dans mon téléphone

Dévoilant au fil des semaines une nouvelle face d’insécure petite garce

Je l’aime, c’est sûr, mais celle qui m’a rendu dingue disparait et s’efface

 

C’était facile de voir qu’elle allait mal, sans être enquêteur

Facile aussi de voir que dans ses yeux, il n’y avait plus aucune lueur

Le bonheur semblait lui avoir tourné le dos

Si je pouvais l’acheter,  j’y aurai mis toute ma fortune, jusqu’au dernier euro

PORCELAINE

Vous prendrez sûrement  ça pour un cliché

Mais après sa révélation,  je me levais en premier, rien que pour la contempler

Je lisais du chagrin sur son visage. C’est une femme brisée

Une gracieuse porcelaine, fragile. Cassée par son passé

 

Y a pas pire sensation au monde que vivre une dépression par procuration

Car l’amour c’est beau quand ce n’est que sex, flamme et passion

Mais il devient dur lorsqu’il requiert don de soi et compassion

Au point de te déboussoler au milieu de mille et une paradoxales sensations

 

Je l’emmenais en voyage à la moindre occasion

Même s’il serait plus correct d’appeler les voyages: évasions

Loin de tout, loin de tous. On est parti voir les koalas, des animaux rares

Elle s’extasiait devant eux. Et moi devant son rire. Car croyez moi, il se fait plus rare

KARMA

Je ne supportais pas de la voir comme ça. Et ça me déchirait le cœur,

De constater que je ne pouvais rien faire pour apaiser sa douleur

 

Elle feignait le bonheur pour moi, mais était malheureuse

Je le feignais aussi pour elle, mais elle me rendait malheureux

 

Elle allait au boulot, sortait. Je ne dis pas qu’elle ne faisait plus rien de sa vie

Mais au fond, je pense qu’elle ne se rendait pas compte qu’elle était en vie

Elle semblait déconnectée de ce monde, ne faisait pas de projets, n’avait pas d’envies

Il suffisait qu’un ami  me parle du dernier film qu’il a vu avec sa femme, pour que je l’envie

 

Comme la lune, elle changeait, suivant les périodes

Mais même la lune devient croissant, et arbore un beau sourire à cette période

 

Elle dormait paisiblement la nuit, mais je n’arrivais jamais à trouver le sommeil

Je pensais au  moyen d’honorer mes promesses d’étés et de soleils

 

J’ai fait venir le meilleur psy

En espérant qu’il mette un terme à ses soucis

Il a jeté l’éponge après quelques séances

«Elle a pas envie… » m’a –t-il dit. Je me suis rendu à l’évidence

 

Il n’y avait clairement pas de  moyen

Rien ni personne ne pouvait quelque chose pour elle, à par elle, personne ni rien

 

Car quand la plaie est visible, elle est facile à recoudre

Mais quand elle vient de l’intérieur, c’est un mystère à résoudre

 

Il ne faut pas prendre à la légère le mal-être d’un enfant, sous prétexte que c’est qu’un enfant

Et sa blessure. Il peut ne pas s’en remettre, elle peut ne pas cicatriser, même après tous ses ans

Et celui-ci devient, non pas dans le bon sens, un grand enfant

VI- Karma : La roue tourne

ROSES FADED

Elle ne prenait plus soin d’elle. Ses dents avaient jaunis

Elle avait perdu toutes ses belles et uniques manies

Son regard s’était éteint, et elle n’abordait plus aucun sujet avec ironie

Me voilà donc, décidément, à cent pour sûr pris pour acquis

 

Elle redoutait tout son passé, et semblait y inclure le notre. Tout était fini

PRISONNER

J’avais presque envie de me punir de m’être engagé aussi tôt

Mon intention était bonne, mais là clairement faisait de moi un sot

Des fois je me rappelais qui j’étais, un lion, honnête d’abord, avec le luxe de choisir

Décider de ma journée, mes pensées, qui caresser ce soir car je kiffais ça… faire rugir

 

Il n’y avait pas de doute là dessus, elle m’aimait

Elle est là devant moi. Pourtant, elle n’arrête pas de me quitter

Elle vit dans un monde qui lui est propre. Auquel je ne peux accéder

Et sans elle, mon monde à moi n’arrivait pas à tourner

 

J’étais tiraillé entre vouloir qu’elle aille mieux, et vouloir me tirer

Je me sentais lâche, incapable, diminué et dévalorisé

En même temps la conscience tranquille, car je me démenais pour elle

Mais je me rendais compte de plus en plus, que l’égoiste c’est elle

 

Peut-être que vivre l’inceste peut en effet faire d’elle une putain de victime

Mais qu’en est-il de l’après, des bénédictions, de l’amour, de la vie

Qu’en est-il d’avancer? Juste me voir, sentir que j’essaie moi, existe, que je survis

Elle comprend pas qu’à 30ans le bourreau maintenant c’est elle, et j’étais aussi sa victime

I CANT TAKE IT ANYMORE

Des jours, des semaines et des mois sont passés

La lourde et envahissante routine a trouvé refuge en notre foyer

Elle a pourtant pris du temps pour arriver, elle a cherché et cherché

Mais quand elle nous a retrouvés, elle a juré de plus nous quitter

 

Une Camel au bec, je lui raconte mes journées, la met au courant des dernières nouvelles

Elle est présente, vivante. Mais inconsciente. Elle ne me parle pas, et ne m’entend pas

Comme en état de mort cérébrale. Elle respire, mais ne fait que ça

Mais elle est surtout inconsciente du mal qu’elle cause autour d’elle.

 

On s’est mariés, ensemble on s’est projetés…on a parlé d’avenir

Deux enfants, une fille d’abord, puis un garçon

Mais ces projets ne semblent plus être que des souvenirs

Tous ces rêves, nos aspirations semblent derrière nous maintenant

 

Car dans mon for intérieur, je l’aime certes, mais ne supporte plus tout ça

J’en veux plus de cet amour, je préfère être seul si l’amour c’est ça

 

Une fois, je lui ai parlé de la nouvelle commerciale, qui n’arrêtait pas de me tourner autour

Je lui ai dit qu’elle me séduisait à chaque occasion, un vrai vautour

Elle ne semblait pas être inquiète, elle affirmait ne pas douter de mon amour

Mais si j’étais elle je m’inquiéterai. Après tout je suis qu’un homme, et pas des moindres, à qui  sa femme fait rarement l’amour

 

Cette nana était cheap mais super bonne. Une autre minette trop maquillée

Pas à la hauteur de mon amour du début. Mais  le zombie d’aujourd’hui, elle n’avait rien à lui envier

Elle savait que je savais qu’elle me faisait du gringue

C’était chaud. Elle me faisait du pied en pleine conférence. De quoi me rendre dingue

 

Cette minette craquait clairement pour mon compte bancaire, avant même ma belle gueule

Au point où j’en étais, pour être franc, ça n’avait pas de quoi me déplaire

Je rentre chez moi, retour à la réalité. Je vais encore m’en prendre plein la gueule

Décidément, mon compte est plein à craquer, mais ma vie est dans une situation précaire

 

Car ma femme, elle m’embarquait avec elle dans son autodestruction

Je me laissais avaler et engloutir, sans émettre d’objection

Maintenant je la soupçonne de se faire vomir

Parfois, elle perd même connaissance, on dirait qu’elle y prend du plaisir

 

Je ne pouvais plus continuer comme ça

Mon dieu, des fois j’éprouvais de la haine, j’avais plus à endurer ça

Elle fait que dalle pour aller mieux, je ne reconnais plus cette femme

Evidemment que c’est diabolique ce qu’elle a vécu, mais à ce même diable, elle avait clairement vendu son âme

Ne choisissant de ne rien voir de beau dans sa vie si ce n’est ce drame

 

Oui, j’ai juré de ne pas la quitter, me suis engagé

Mais je jure que je n’ai plus la force d’encaisser

Oui, j’ai juré de ne pas la faire souffrir

Mais moi aussi je souffre, doublement même. Je souffre à en mourir

 

Quelque chose en cette commerciale junior m’attirait

Elle me rappelait moi, à la belle époque. Elle savait ce qu’elle voulait

En déplacement dans une autre ville, loin de tout. Il fallait en profiter

Après tout, ça va pas loin avec les michtos, et je ne cherche qu’à me changer les idées

 

On dîne seuls au restaurant de l’hôtel, elle me regarde, je lui propose un dessert

Elle accepte, « à condition que ça soit dans ta chambre qu’on le serve »

Alors on monte, pas la peine de vous faire un dessin

Et c’est là que j’ai eu la certitude, qu’on n’a aucun contrôle sur le destin

.

.

.

Voila que s’ouvre la porte de la suite, « Chéri, je suis enceinte de ton enfant

C’est  la raison de toutes les nausées, et tous les vomissements

Je n’ai jamais été aussi heureuse, j’ai retrouvé ma joie de vivre

A partir de cet instant, ensemble on commence un nouveau chapitre »

 

Elle entre dans la chambre. Ensemble dans le lit, elle nous surprend

Elle me regarde. Puis elle court, sans un mot, se jette du balcon

.

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.

.

En un instant, tout a basculé

En un instant, ma vie s’est arrêtée

J’avais pourtant juré de ne jamais la faire souffrir

Elle l’a pourtant dit, et répété, qu’elle pouvait en mourir

 

Tout s’est passé tellement vite. A la vitesse de l’éclair

Je suis resté planté là

Nu sous le drap

Payant cher, très cher, le prix de mon adultère

.

.

 

Egoiste… J’ai aimé de tout coeur une égoiste…

Car quand beaucoup pourraient juste vouloir une séparation

Un divorce..Elle, c’est de la vie qu’elle a demandé le divorce

A croire que ça aurait pas été ce que j’ai fait, ça aurait sûrement été autre chose

Prouvant que ni l’amour, ni le succès, ni le hobbie ne peut sauver du morose

 

Elle a osé, putain je tremble et j’ai la haine, dire avant de se jeter que ce bébé allait lui faire ouvrir un nouveau chapitre

Mon cul ouais. Alors qu’elle n’a même pas réfléchi une seconde avant d’ouvrir les vitres

 

Elle a osé me faire croire qu’elle m’a aimé un jour 

Alors qu’elle n’a aimé que son drame à jamais pour toujours

Parce que, moi j’ai jamais jugé moi, jamais jugé moi, jamais jugé, mais combien de comme elles par ce genre de malheurs ou de viols ou de violence ont réussi juste à fortifier leurs putains d’âmes

Et elle se suicide? elle se tue? A CAUSE DE CA. Sans état d’âme????

Elle, qui manque de rien putain, a osé sacrifier sa vie, la sienne

Elle a tué mon bébé, MON BEBE, MON BEBE PUTAIN, ruinant à jamais la mienne

.

.

.

.

Moi je pensais bien faire moi…et j’y ai cru naïvement en faisant d’elle mienne

.

.

Elle m’a fait regretter d’être né, me faisant passer pour un criminel

Je suis traumatisé, détruit et  tiraillé…

J’ai la haine putain, je la hais, c’est officiel, elle m’a tuée

En faisait de moi, égoiste, celui à cause de qui elle s’est tuée

.

.

.

.

La roue tourne, une fois en ta faveur, deux fois pas

Elle tourne, et s’engage à te faire regretter le moindre faux pas

 

J’étais tellement dépassé que oui, je l’ai trompée j’ai commis ce péché

Mes proches et ceux qui m’aiment tentent tant bien que mal que j’ai pas grand-chose à me reprocher

Ils me disent que la faute de cet adultère est mutuellement partagée

Que l’erreur est humaine, surtout pour qui serait totalement dépassé

Que son problème était non pas qu’elle dépressive, mais sans aucune volonté d’avancer

.

Ok mesdames messieurs, comme vous voulez

.

 

Mais allez m’enlever ce remord

Que je suis pas dans un sacré tort

Au point qu’elle se soit donnée la mort.

Pour l’avoir aimé donc, du plus profond de mon coeur je deviens elle maintenant. A l’intérieur, chui mort.

 

C’est fou, ce Karma. Cette force qui empoisonne, et fait des ravages

Elle tourne, aussi puissante qu’un ouragan. Elle avale tout sur son passage

.

.

.

Mais après tout, la roue tourne, une fois contre toi, une fois en ta faveur

Elle tourne, et je rêve du jour où elle tournera pour calmer mes malheurs

Car si je n’attends pas forcément grand-chose, ni grand bonheur

J’espère juste cesser de culpabiliser, retrouver mon esprit, et l’espoir d’un peu de douceur.

Consommé par mon destin, décidément, aussi ampli de bonheur que d’aigreur

 

Ranya Sossey Alaoui                                     

Casablanca, le 24 Octobre 2011